La confrontation à la mort, à la maladie, son père médecin, la rigueur de la danse pratiquée depuis l’enfance, son métier de modèle vivant… Omniprésent, le rapport de l’être au corps, sa représentation anatomique aussi bien qu’esthétique, a marqué le parcours personnel et professionnel de l’artiste belge Deborah Lothe. Telle une évidence, le corps, dans sa beauté et dans sa décadence, apparaît comme le fil conducteur de son travail artistique. Elle a tour à tour exploré ce thème au travers de différentes disciplines artistiques, telle la danse, la performance, la photographie. Sa rencontre avec le fil, le travail textile, marque un tournant décisif dans son approche artistique. Ses œuvres mêlant dentelle, broderie et d’autres techniques, questionnent la fragilité, la tension, la brutalité et la beauté présentes au sein même de la condition humaine. Loin des clichés de la magnificience, le travail de Deborah Lothe est viscéral, direct, organique, incisif, sexuel. Il triture les tréfonds de l’âme en s’attaquant à la chair, s’appuie sur une recherche iconographique de la mort, de la cicatrice, de la douleur… L’empreinte du vécu. Son fil trace frénétiquement mais délicatement les lignes de vie du corps, évoquant le sang qui bat dans nos veines, notre force de vie.